Le «Love Shop », une boutique dédiée au plaisir féminin…
Ce n’est pas un sex-shop. Ce n’est pas un magasin de lingerie. Ce n’est pas non plus un supermarché du sexe. Une vitrine luxueuse qui n’affiche pas clairement la couleur. Une boutique d’un nouveau type qui en fait hésiter plus d’un sur le seuil d’entrée. « Lilou Plaisir » est un Love shop…
Montpellier aurait une population plus « gourmande » qu’ailleurs. C’est un des éléments révélés par l’étude de marché qu’a fait réaliser Dean Stone, le propriétaire de « Lilou Plaisir » avant de choisir son lieu d’implantation. La ville étudiante a de la veine d’abriter en son centre ville un lieu dédié au plaisir féminin . Il n’y a que 7 Love shop en France. C’est peu, comparativement à des pays comme le Canada, les Pays-Bas ou le Royaume-Uni où ils récoltent un réel succès depuis 30 ans. Rien que sur l’île de sa majesté, on en compte plus de 300. Dean Stone justement est canadien. Le Love shop, il connaît bien. Un temple dédié à l’amour et à ses jeux. Un sanctuaire consacré à la stimulation du désir conjugal, et surtout au plaisir féminin. Surfant sur la vague de la série « Sex and the city » où les héroïnes sont acquises aux vibromasseurs, les « jouets intimes » comme les désigne chastement Dean Stone se vendent de plus en plus.
Ici, le mot « sex shop » écorche les oreilles. Comme le mot porno. Pas de salles de projections vulgaires, d’objets en cuir ou en métal type sado-masochisme hard. « Un lieu dédié à l’amour aussi éloigné du sex-shop qu’une boutique qui vendrait des chaussures » explique Dean Stone. « Sensualité », est le maître mot qui revient à plusieurs reprises dans sa bouche. D’ailleurs tout est étudié pour stimuler les cinq sens. Chaleureux carillonnement qui résonne quand on pousse la porte. Pépiement des oiseaux présents dans la vitrine (il y a quelque temps, c’était des lapins. Faut-il chercher un symbole sexuel, pardon sensuel, derrière la présence animale?).
Musique à la mode qui surnage en fond sonore. L’odorat s’accommode avec délectation des effluves qui émanent des huiles de massage, d’autant plus facilement que certaines sont aromatisées au chocolat. Comestible, chauffante, froide ou chaude, l’éventail est vaste. Les couleurs sont chatoyantes, dans une dominante roses – on est dans un univers féminin ou on ne l’est pas- les matières conçues pour agréer le toucher : plumes, velours, dentelle, silicone. A l’image du proverbe brésilien qui s’affiche dans la vitrine « comme l’amour est aveugle, il est très important de toucher ».
Quelques jeux (« Jeu in love », « Love trivia » et autres « Chemin du plaisir »…), des ouvrages de Kama sutra, et bien sûr des vibromasseurs et des godemichets qui occupent plusieurs présentoirs. Une quantité qui en étonne plus d’un(e) avoue le propriétaire. Les noms sont volontairement ingénus voire enfantins : « Angelo », « Le corsaire », « Berceuse », « Le lapin papillon », et les célèbres « Canards »… Ce qui se vend le mieux ? Les boules de geisha et les huiles de massage. Les vibromasseurs et les godemichets sont davantage vendus sur le site internet dont le poids commercial reste non négligeable.
Le Love shop serait donc un lieu exclusivement réservé aux femmes ? « Les matières, les couleurs, le design des produits ont été conçus pour les femmes » reconnaît le propriétaire des lieux. Mais les hommes n’en sont pas exclus. Ils viennent, d’ailleurs, accompagnés de leur compagne ou seul, par simple curiosité ou pour faire un cadeau. « Ils sont un peu plus réticents à toucher et tester que les femmes. C’est vrai que la présentation est ‘ féminine ‘. Elle fait penser à celles du maquillage ou des parfums dans les boutiques de beauté. Les hommes n’y sont pas habitués ». Fascinés ou mal à l’aise selon les cas. Ils auront peut-être bientôt leurs « objets » à eux. Dean Stone envisage d’ajouter un rayon dédié au plaisir « masculin » dans sa boutique. Sans changer la philosophie générale de « Lilou Plaisir », peut-être en modifiant légèrement les couleurs, en enlevant quelques bustes de présentation de lingerie. Le contour des articles susceptibles de les séduire reste à définir…
Ce qui est sûr, c’est que « Lilou Plaisir » ne tournera pas au sex-shop. « On ne vendra jamais du porno » souligne le canadien. La vulgarité. Un mot qu’il repousse d’un revers de la main tant il est aux antipodes de la philosophie de son Love shop. Ce sera juste un peu plus « unisexe », toujours dans l’optique d’un lieu dédié, avant tout, à la sensualité et à l’amour…